top of page

José de Souza

GAMMES PICTURALES

C’est en janvier 2021 seulement, comparant des photos prises à un an d’intervalle des mêmes zones de la falaise, soit janvier 2021 et novembre 2019, que je prends conscience du degré d’élaboration de l’œuvre de José. Loin d’une activité de routine, où il lui aurait suffi de sculpter puis de peindre une fois pour toutes, José n’a cessé de revenir sur le travail accompli. Il expérimente les couleurs, devient attentif aux contrastes, veille à rehausser certains traits, ajoute des accessoires. Son chien Murphy, mort à Jersey en 2005, tout comme le dinosaure à ses côtés, changent ainsi de tonalité, passant des couleurs ternes du marron et du gris à des couleurs lumineuses. Ils gagnent en visibilité, et il suffit de trois traits bleus, en guise de bouche, d’oreille et de sourcil, pour faire vivre le dinosaure. Telle scène composée de petits animaux domestiques, qui apparaît presque confuse en 2019, devient lisible et vivante un an plus tard. Les animaux se détachent l’un de l’autre, et, surtout, une femme au manteau rouge apparaît, dotée de seins et d’une chevelure.

L’accumulation et l’enchevêtrement de figures en si grand nombre peut égarer un visiteur intattentif, au point de lui donner le sentiment d’un remplissage à base de formes sommaires et de couleurs primaires, pareil aux modelages et coloriages d’un écolier. En réalité, c’est un agencement complexe et réfléchi qui est observable, même si aucun programme ni aucune esquisse n’ont été réalisés. Des principes équivalents à ceux valant dans la sculpture romane sont ici à l’œuvre.

Outre un jeu sur les couleurs, qu’il est aisé de modifier au fil du temps, José s’est efforcé de faire varier les dimensions et les emplacements de ses figures au cours de la première étape, celle de la sculpture, destinée à être définitive. Il fait alterner animaux gigantesques et petits animaux, inclut l’un dans l’autre des animaux de tailles successives, à la façon des poupées gigognes, creuse une niche ici ou là pour des statues de la Vierge ou du Sacré Cœur que viennent honorer quelques fleurs, fait place à un panneau composé de visages formant les portraits de personnes qu’il admire ou qui lui sont proches.

bottom of page